top of page
Rechercher

Une histoire pour devenir grand

  • 12 oct. 2022
  • 4 min de lecture

Voici une histoire que vous pouvez raconter à vos enfants pour aborder le problème des disputes des parents


Les Sirènes n'aiment pas les disputes

Tous les enfants craignent les chatouilles et les disputes.

Les enfants-fées, les enfants-sorcières, les petites princesses et surtout les petites sirènes.

Si les sirènes déteste temps entendre les parents se chamailler c'est parce que l'eau transmets les sons cinq fois plus vite que l'air, et cinq fois plus fort.

C'est pourquoi une scène de ménage, une simple dispute se transforment chez elle en cauchemar aquatique.


Dans la famille d Emma la sirène, les disputes commençaient toujours ainsi :

- répète un peu ce que tu viens de dire !

- pour qui te prends-tu à la fin ?

- ah mais ça ne va pas recommencer ?

- ça va pas la tête !!

Et Hop après quelques éclats de bulles, l'eau se m'était à bouillonner, bouillonner, et la tempête éclatait !


Quand la mer bouillonnait ainsi Emma voyait soudain tout flou.

Et ses parents lui apparaissaient déformés, grimaçants, horribles à cause de l'eau qui bougeait.

C'était moche-moche-moche


Alors le cœur d'Emma se transformait en glaçon.

Elle mettait ses mains sur ses deux oreilles et remerciait le ciel de lui avoir donné deux mains et non pas deux nageoires.

Mais même en bouchant ses oreilles, elle entendait encore : "je te déteste, je te déteste, je ne veux plus te voir".


Ces disputes étaient de vraies catastrophes écologiques.

Dès qu'elles démarraient les bancs petits poissons multicolores se mettaient à fuir à l'autre bout de la mer, comme poursuivi par un requin. Les oursins s'immobilisaient, les anémones de mer déversaient leurs poison en silence, et les pieuvres crachaient de longs jets d'encre noire.


"Comment est-il possible penser Emma que des grandes personnes avec deux bras une queue de sirène et un cerveau de sirènes hurlent dans l'eau comme de vrais bébés ?"

Et elle pensait à tous les parents-sirènes divorcés qui partent vivre loin l'un de l'autre, l'un dans la mère Adriatique et l'autre dans l'océan Atlantique.


Elle se disait : "ma maman m'a fabriqué dans son ventre, parce qu'elle aimait mon papa, mais si je suis née de leur amour, je peux tout autant disparaître !"

C'était bien sûr un peu excessif, mais pourtant très logique dans la tête d'une petite sirène. D'ailleurs, quand elle entendait ses parents se déchirer, elle avait l'impression d'entendre son cœur se briser comme de la glace pilée.

Car les petites sirènes ne sont pas des poissons comme les autres. Mais ce sont de vrais petites filles fragiles avec un cœur et beaucoup d'imagination.


Que pouvait-t-elle donc faire ? Elle avait entendu parler d'une autre sirène qui avait échangé sa queue contre une paire de jambes. "Des jambes me seraient fort utiles pour fuir sur terre, loin des cris des adultes" songeait-elle.


Pour ne pas mourir de tous ces bruits, Emma partait, loin de ces étendues d'eau hurlante, loin de ces visages grimaçants, loin de ces tempêtes aquatiques, dans des forêts d'algues labyrinthiques.

Elle allait aussi loin que possible, jusque dans les abysses, là où le silence des profondeurs est plus fort que tous les cris du monde.


Emma s'enfermait dans un coquillage géant jusqu'au moment où elle n'entendait plus rien, ni la plus petite gouttelette, ni le frétillement d'une nageoire de poisson, rien que les battements de son cœur à elle.


Et quand le soir on s'apercevait qu'elle avait disparu, son papa et sa maman et toutes ses sœurs sirènes la cherchaient loin, très loin, dans les eau douce, les eaux chaudes, en ouvrant les algues de leur deux mains, en fouillant une à une les anémones de mer, en frappant doucement à la porte des coquillages : "Emma tu es là ?"


Le cœur affolé, ils pensaient qu'elle avait disparu à tout jamais.

Car c'est le risque. Dans les abysses, au plus profond de la mer la plus profonde, une petite sirène, même expérimentée, peut très bien perdre le nord.


Et ses parents s'interrogeaient : peut-être c'était-elle échouée sur la terre ? Ou jetée dans la gueule d'un requin ? Enfin, quand ils la voyaient repliée dans sa conque, les mains sur les oreilles, ils la prenaient dans leurs bras très doucement pour la remonter jusque dans leur maison.

Ils avaient honte, tu peux me croire. Et il lui disait :"Pardonne-nous, tu sais, nous sommes deux grands idiots. Mais on est réconciliés. On te jure !"


Et Emma revenait, d'un coup de queue revigorée à la maison. Elle pensait : "Le monde a failli s'écrouler, j'ai bien cru que vous alliez tuer tous les petits poissons avec vos cris horribles".


Plus elle grandit, plus la petite sirène comprit que la vie, la fatigue, l'énervement, les petites choses de tous les jours, une goutte d'eau qui tombe en continu sur un rocher, enfin trois fois rien, peuvent déclencher d'aussi grands cris.


Quand elle fut tout à fait grande, elle souriait en les écoutant, car elle savait qu'il n'y avait plus rien à craindre. Que son cœur n'allait pas gelé, ni se transformer en glace pilée.


Et en les écoutant elle se disait : "Tout à l'heure, vous me direz que vous ne vous disputerez plus jamais. Et je ferais semblant de vous croire ! Car moi je sais bien que vous crierez encore, parce que c'est difficile de vivre dans la même eau sans se disputer.

Mais je sais aussi que le monde ne s'écroulera pas pour autant.


Extrait du livre de Sophie Carquain "Petites histoires pour devenir grand"










Comments


Cabinet de Psychothérapie Sylvie de Grendel

Cabinet ouvert de 9h à 19h - entre 12h et 14h - le samedi matin

Consultation au Cabinet ou à domicile à Salernes - Et en Visio de partout

4 rue du Bas Four - 83690 Salernes

Tel. 06 60 74 59 26

Mentions Légales - Created with Wix.com
2024 - Cabinet de Psychothérapie Sylvie de Grendel Salernes Draguignan - Tous droits réservés 

bottom of page